M. KOUAME Kouassi, un habitant de KPLÉKRO




 

 

 

 

Vue de l'Ecole Primaire Publique de Kpélékro


 

YOBOUA-ALLANIKRO, village N’zikpli-Moronou dans le département de DIDIEVI (situé entre TOUMODI et DIDIEVI), était une localité où vivait au temps colonial une population enthousiaste.
Un jour, survint une querelle dans la famille KOUAME Akaffou Diby. Cela occasionna le départ en exil de DIBY Kplé à une destination inconnue. Et ça, c’était vers les années 1930, précisément à l’époque de la colonisation.
   En partance pour l’exil, en chemin, Kplé croisa PLOMO Kouassi Georges qui deviendra par la suite son ami avec qui il continuera sa route. Il est à rappeler que cet ami était Yôwrè, originaire de Bouaflé.
Les deux amis, à pied, passèrent par Abengourou et arrivèrent dans la région d’Aboisso, plus précisément dans le village de Bianouan (qui signifie « au bord de la Bia, une rivière »). Ils furent hébergés par le chef de cette localité du nom de N’GUESSAN Sroboi.
Après leur installation dans ce lieu par leur bienfaiteur, quelques temps après, Kplé entra en contact avec une famille Attié où il prit pour femme Apitiô (communément appelée Mamie SIADO).
   Quelques années passèrent et l’on disait à YOBOUA-ALLANIKRO que le vieux DIBY Kplé s’était exilé au Ghana. Cette affirmation était-elle vraie ?  La suite nous éclaircira. 
Un jour, un colporteur d’origine sahélienne (Ahoussa), vendeur de pagnes arriva au hasard à Yoboua-Allanikro et entra dans une cour. Là, une conversation fut engagée où les parents parlaient de leur frère qui se serait exilé au Ghana. Cette cour n’était rien d’autre que la cour où habitait DIBY Kplé. Après une description sommaire de ce dernier, le colporteur s’est rendu compte qu’il l’a déjà rencontré à Bianouan, en région Agni.
DIBY Amani, frère cadet du vieux Kplé, resté au village lors du passage du vendeur de pagnes fit un compte rendu à tous les membres de la famille de retour des travaux champêtres.
   Après entretien, il décida un jour d’aller à sa recherche. Avec la bénédiction de sa mère KPLE N’guessan, il partit pour Bianouan. De village en village, il arriva à destination.
Arrivé, il se rendit chez le chef du village où il se présenta comme frère cadet de l’hôte baoulé résidant depuis un certain temps à Bianouan. Il fut conduit dans la famille Attié, chez ses beaux parents. Dans la cour, il trouva la femme de son frère aîné Kplé. On lui proposa à boire et après c’était la demande de nouvelles. L’hôte fut hébergé et attendait le retour de son grand frère du champ. Le soir venu, le vieux Kplé arriva et vit son frère cadet à son domicile. Surpris, il se précipita vers lui et ce fut une accolade fraternelle accompagnée d’une joie incommensurable.

  Des mois plus tard, les deux frères décidèrent de retourner à Yoboua-Allanikro. Là-bas ce fut une grande fête de retrouvaille.
A son retour du village, quelques années après, le vieux DIBY Kplé décida de s’installer à trois (3) kilomètres de Bianouan en vue de mieux s’occuper de sa plantation. Il fonda donc un campement.
Suite à cela, à un moment donné, il a jugé nécessaire de repartir dans son village d’origine en vue de revoir sa famille. C’est ainsi que cette fois-ci en revenant, il était accompagné de quelques jeunes gens de cette famille, ses neveux.
   Le campement grandit avec les membres de la famille Kplé venus pour cultiver la terre. Ainsi, ce campement prit le nom de son fondateur : « KPLÉKRO »; qui signifie « village de Kplé ».
Au fil des années, la population croissait avec l’arrivée par vague successive de certains parents sans oublier les enfants qui naissaient. En plus de ce déplacement, il fallait ajouter la migration des allogènes burkinabé qui étaient au départ des manœuvres de la famille. Et qui par la suite deviendront eux-mêmes propriétaires de plantations. Ces allogènes sont en majorité des « Groussi », une ethnie burkinabé.
Le campement devint un village (KPLÉKRO) où la population cultivait les cultures de rente telles que le café et le cacao (introduit dans les années 60) et les vivriers.
   Les habitants vivaient paisiblement dans cette contrée et un jour, survint le décès de DIBY Kplé (en 1947), le fondateur. Après ses funérailles, il fut succédé par son petit frère DIBY Amani, le nouveau chef du village. La vie reprit son cours normal. Il gérait les affaires courantes et veillait à la cohésion sociale de ses administrés.
En 1990, le chef DIBY Amani tire sa révérence. Une fois encore la mort vint de frapper les habitants de ce merveilleux village. Ses funérailles furent organisées quelques années plus tard.
   Aujourd’hui, Kplékro est un village moderne qui a une école primaire de six (6) classes, est électrifié depuis 1994 et bénéficie d’une adduction d’eau. Il y a aussi le téléphone (fixe et mobile); et le village bénéficie en outre du nouveau collège de BIANOUAN (situé à 700 mètres de là).
Les habitants de Kplékro sont estimés à environ deux mille (2.000) âmes.
Le dirigeant actuel de cette localité est KPLÉ Kouamé, le fils du fondateur.

NB: KPLEKRO est un village de la sous-préfecture de BIANOUAN dans le Département d'ABOISSO (situé à 85 km d'Aboisso sur l'axe Aboisso - Abengourou).

(Document réalisé par: Capitaine de Police AMANI Konan & M. KOUASSI Wa Konan Alexis)

 

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Vue d'une ruelle de Kplékro

 

 

Chef DIBY Amani (1919-1990)

 

 

 

 

 

 

 

1er Pasteur Méthodiste, natif de Kpélékro, KOUAKOU K. Joseph et son épouse

 

 

 

 

 

 

 

 

   
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